Dans un square à Barcelone, face à une balançoire, après lecture des "Exercices d’observation" d’une seule traite au cours de mon voyage en train depuis Marseille :
- Pourquoi aime-t-on se balancer ?
- Quel déclic dans la tête d’un enfant l’incite à le faire par lui-même plutôt que de continuer à demander qu’on le pousse ?
- Y-a-t-il un lien entre balancement et berceuse ?
- Que nous révèlent les trous sous les balançoires ?
- Pourquoi à Marseille, il y a si peu de balançoires et celles-ci abondent dans les espaces de jeux pour enfants barcelonais ?
- Une question de prise de risque assumée plus facilement par les collectivités catalanes ?
- D’où nous viennent les formes des balançoires ?
- De la simple corde aux nacelles : pourquoi ces choix ?
- Du fer au bois, du bois au plastique : que nous disent les matériaux ?
- La dénommée « balançoire à bascule » ou nos actuels éléments sur ressort (souvent des chevaux ou autres figures animales à quatre ou deux pattes), sont-ils encore des balançoires ? Peut-on les englober dans une même catégorie ? (Clin d’oeil à Penser/classer de Georges Perec.)
- Quelles sont les limites de mouvement des différents types de balançoire ? Quels balancements permettent/restreignent-ils ?
- Quelle sensation provoque chez un enfant ces différents mouvements ? ainsi que la prise de vitesse ?
- Pourquoi à un moment donné, les plus petits lâchent les mains pour tenter de s’arrêter et les plus grands pour sauter ? (S’intéresser à la prise de risque et aux réceptions adultes des différents types de chutes.)
- Que nous dit la durée du balancement sur les possibilités de mouvement des enfants ?
- Y- a-t-il une limite d’âge pour se balancer ?
- Pourquoi c’est une activité de jeunesse plus que d’adulte ? (On trouve néanmoins quelques parents se balancer furtivement, généralement après avoir balayé les alentours du regard et désamorcé les potentielles réprobations avec un large sourire ou quelques mots, prononcés bien fort pour justifier qu’ils occupent une balançoire.)
- Comment est-on passé de l’escarpolette à la balançoire?
- Les hamacs sont-ils moins marqué générationnellement ?
- Pourquoi éprouve-t-on toujours du plaisir à se balancer ?
- Le balancement adulte, qu’une question de sport ?
- Quel(s) lien(s) entre balançoire et balance à poids ?
- Pourquoi dit-on en français : « balancer quelqu’un à la police » ?
- In fine, que nous disent les balançoires et nos balancements sur notre rapport au monde ?
En hommage à Nicolas Nova, je me suis permise d'ajuster la consigne qui nous avait été donnée, en vous livrant ici la retranscription, quelque peu retravaillée, de mes notes prises sur les dernières pages de mon exemplaire de son livre, en mars 2023, alors que j’étais en train de rédiger "B comme balançoire" pour l’abécédaire de la transformation urbaine du Laboratoire Architecture/Anthropologie.
Cet exercice a été un véritable déclencheur pour donner davantage d’épaisseur et de densité à mes réflexions, à un moment où j’étais bloquée dans l’écriture. Cela m’a permis de revoir et réajuster mon « embryon de réflexion ou de problématiques que [j’ai exploré] plus tard avec d’autres moyens », comme Nicolas Nova l’explique si efficacement. "B comme balançoire" aurait certainement été autre sans l’application de ces "Exercices d’observation". Je lui en suis infiniment reconnaissante.