Banc 1 Angle Vicaire-Savoyard – Nouvelle-Héloïse – Contrat-Social S’y asseoir offrirait une vue panoramique sur la rue du Contrat-Social, du Denner à la caissette à journaux. Un couple avec 2 chiens longe et traverse le passage piéton muni d’un kit-école. Un scootériste freine brusquement pour les laisser passer. Un autre scooter chevauché par un couple passe, suivi d’un taxi. Les corneilles croassent. Il y a des pigeons silencieux au faîte de l’immeuble 4-6 Vicaire-Savoyard. Duquel de ses balcons provient la toux grasse entendue ? Celui qui a des drapeaux de prière ? La catégorie principale rencontrée ce dimanche matin est le promeneur de chien, de préférence en couple. Quand même dépassée au fil des minutes par les automobilistes seuls dans leurs voitures. Un papa (>1,85m) et son garçon (<1,10m) ramènent un pain, le petit mange un croissant. Aides à la marche : bâtons de marche sportive (bouts caoutchoutés biseautés et striés) pour une dame (>50 ans). Rollator poussé puis rangé dans un coffre de voiture par un couple âgé. Les minutes suivantes m’apprennent que l’un et l’autre vont probablement conduire chacune des deux voitures garées sur le trottoir devant le bureau d’architectes. Plaques vaudoises. Plaques françaises rouges. Réunion familiale ? Le jardinet coupé de la rue par une haie de thuyas taillés à 1,50 laisse dépasser d’énormes végétaux qui pourraient être des choux de bruxelles et des choux kale. Formidables légumes. Décoratifs et alimentaires ? On pourrait raconter les balcons, les mésanges, la Certitude dont l’intérieur est allumé (c’est ouvert, j’en ai la certitude). On pourrait catégoriser les vélos d’en face, attachés à leur arceaux (vélo d’enfant ; vélo avec siège enfant ; vélo bleu ; vélo moche, etc.). On pourrait identifier les langues ou les chansons entendues (espagnol ; chant africain), compter les taxis (2), compter les chiens (>6). On peut encore vite écrire l’arrière du banc, encore : Le côté de l’école du Devin-du-Village (et des copeaux disposés en tas au pied). Un grimpereau sur l’arbre qui doit ombrager le banc dès le printemps. Des bambous qui limitent la petite cour de la petite école (venir la voir, une fois). Les corneilles font tinter le câble qui soutient la ligne aérienne du trolleybus. Trois croassements. On pourrait revenir quand le banc sera sec (11h30 ou 16h un jour d’école).